Soutenance de thèse de Julien SAINTE-MARIE

Julien SAINTE-MARIE, doctorant à l'Institut Elie Cartan de l'Université de Lorraine et à l'unité INRA-BEF, a soutenu sa thèse intitulée "Contribution à l'intégration des cycles biogéochimiques dans les modèles de croissance forestiers à base phénoménologique. Dynamique saisonnière du couvert forestier et décomposition de la matière organique du sol", le mardi 9 septembre 2014 à l'Institut Elie Cartan de l'Université de Lorraine.

Composition du jury

M. Göran ÅGREN

Sveriges lantbruksuniversitet

Rapporteur

M. Paul-Henry COURNèDE

Ecole Centrale Paris

Rapporteur

M. Jean-Daniel BONTEMPS

AgroParisTech

Examinateur

M. Nicolas CHAMPAGNAT

INRIA Nancy

Examinateur

M. Sébastien Fontaine

INRA Clermont Ferrand

Examinateur

M. Antoine HENROT

Ecoles des Mines de Nancy

Directeur de thèse

M. Laurent SAINT-ANDRé

INRA Nancy

Directeur de thèse

M. Matthieu BARRANDON

Université de Lorraine

Encadrement

 

Mots-clés: changements globaux, modèles dendrométriques, dynamique foliaire, matière organique du sol, équations de transport intégro-différentielles, différences finies

Résumé: La communauté scientifique, en relation avec les gestionnaires forestiers, travaille depuis trente ans à l'élaboration d'outils d'aide à la décision. Cependant, aucune approche de modélisation ne permet une évaluation simultanée de l'impact sur la forêt des changements globaux et de la gestion des services écosystémiques. L'élaboration d'une nouvelle génération de modèles dédiés au couplage sol-plante est indispensable pour aider les gestionnaires forestiers à adapter leurs pratiques sylvicoles face aux changements globaux. Les modèles phénoménologiques issus de la dendrométrie proposent des estimations de croissance et de production tenant compte des pratiques sylvicoles. Leur utilisation est limitée par leur dépendance à un indice de fertilité combinant de manière indifférenciée l'influence du climat et des cycles biogéochimiques. La remise en jeu de la notion d'indice de fertilité nécessite de tirer avantage des concepts issus des modèles à base écophysiologique et biogéochimique. La modélisation de la dynamique mensuelle du renouvellement foliaire par le modèle Stand Leaf Canopy Dynamics a permis d'estimer: i) la dynamique de l'indice foliaire, ii) la production de litière foliaire. Ce modèle probabiliste tient compte de l'influence du climat, de la disponibilité en eau de l'écosystème et repose sur des hypothèses écologiques fortes sur les mécanismes impliqués dans la longévité des feuilles. Ce modèle pose les bases de l'intégration du cycle de l'eau aux modèles dendrométriques par couplage avec un modèle écophysiologique. Le modèle de décomposition de la matière organique le long d'un profil de sol vertical proposé par Bosatta et Ågren (1996) a été analysé mathématiquement afin d'étudier le devenir des chutes de litières dans le sol forestier. Nous avons proposé: i) une preuve d'existence et l'unicité de solutions à l'équation de transport intégro-différentielle du modèle, ii) des schémas de différences finies implicites-explicites convergents estimant les solutions du modèle et iii) une discussion autour des hypothèses sous-jacentes à une troncature du modèle proposée par Bosatta et Ågren. Ces deux étapes sont des leviers indispensables à l'étude des cycles biogéochimiques dans une approche à base dendrométrique. L'influence du climat et de la phénologie sur le cycle de l'eau, la décomposition des litières foliaires et la chimie du sol constituera une prochaine étape de modélisation.                              

 

Contribution to the integration of biogeochemical cycles to phenomenological forest growth models. Seasonal dynamics of forest cover and decomposition of soil organic matter.

 

summary:

The scientific community, in collaboration with forestry managers, developed decision support tools since thirty years. However, current modelling approaches do not allow simultaneous estimations of global changes impact management policies on forests. The design of a new generation of models dedicated to soil-plant coupling is necessary to help forest managers to adapt forestry practices to face global changes.

Phenomenological models arising from dendrometry estimate forest growth & yield and take into account of silvicultural practices. Their use is limited by their dependence to a fertility index, which combines implicitly the influence of climate and biogeochemical cycles. A re-examination of fertility index concept is necessary to take advantage of concepts developed in ecophysiological and biogeochemical models.

Modelling the monthly dynamics of foliar renewal with the Stand Leaf Canopy Dynamics model permited: i) to estimate leaf area index dynamics, ii) to model foliar litter production.

This probabilistic model takes into account climate influence, ecosystem water availability and lies on strong ecological hypothesis on mechanisms involved in leaf longevity. This model, associated with an ecophysiological model, permits to integrate water cycle to dendrometric models.

The soil organic matter decomposition along a vertical soil profile model introduced by Bosatta et Ågren (1996) was analyzed to study the future of litterfall in forest soil. We proposed: i) a proof of existence and uniqueness of solutions to the integro-differential transport equation of the model, ii) convergent implicit-explicit finite differences schemes estimating model solutions and iii) a discussion on hypothesis underlying a model truncation introduced by Bosatta et Ågren.

These two modelling steps are essential to consider biogeochemical cycle with a dendrometric approach. Climate and phenology influence on water cycle, litterfall decomposition and soil chemistry are the elements of a future modelling phase.

Date de modification : 06 juin 2023 | Date de création : 15 septembre 2014 | Rédaction : Gregory van der Heijden